« Ne nous accusez pas d’être pessimistes, les gens heureux n’ont pas d’histoire. » Le ton de Retour à la vie est donné dès l’ouverture. Pour ce premier film à sketches français de l'après-guerre, quatre réalisateurs ont été réunis pour traiter d’un thème particulièrement difficile : la réadaptation à la vie civile des prisonniers de guerre, le retour à une existence qui les avait oubliés : « Mai 1945. Deux millions de Français et de Françaises, prisonniers, militaires, déportés politiques, sont délivrés et regagnent la France par l’air ou par la route. Ils ont attendu longtemps cet instant du retour qui sera merveilleux. Pourtant ceux qui sont partis, ceux qui sont restés, ont traversé des drames différents, et le plus difficile pour eux sera de se reconnaître. Oui, de se reconnaître et de se comprendre. » Certes inégaux, les sketches sont tour à tour émouvants, cinglants… Et surtout noirs et particulièrement âpres.
André Cayatte signe Le Retour de tante Emma, l’histoire d’une femme qui, rescapée des camps de concentration, rentre enfin chez elle. Elle espère y trouver réconfort auprès des siens. Mais ceux-ci, lâches et hypocrites, sont gênés par son retour, bien plus occupés à essayer de faire main basse sur un héritage… Tourné en décor réel en une seule journée, dans la chambre de la rescapée, dont le corps meurtri, presque sans vie, est confronté à l’agitation d’une maison bourgeoise dans laquelle tous ont survécu sans panache, Le Retour de tante Emma bénéficie d’une distribution impeccable (Bertrand Blier est remarquable dans le rôle du neveu vénal, d’une extrême dureté).
« Le film offre une série d’instantanés dont chacun s’inscrit dans l’univers personnel d’un auteur : le plus efficace est peut-être celui de Cayatte […]. Dans cette première réalisation "engagée" s’affirme déjà une irréprochable adéquation entre le débat soulevé et la transparence de la mise en scène, en même temps que le rare courage de mettre en accusation une société toute entière, au-delà des bourreaux qu’elle a produits, de dénoncer la culpabilité ordinaire qui sera aussi celle des jurés de Justice est faite ou des parents irresponsables d’Avant le déluge. » (Noël Herpe, Positif n°389-390, juillet 1993)
Retour à la vie
France, 1949, 2h, noir et blanc, format 1.37
Le Retour de tante Emma
Réalisation : André Cayatte
Scénario & dialogues : Charles Spaak
Photo : René Gaveau
Musique : Paul Misraki
Montage : Léonide Azar
Décors : Emile Alex
Interprètes : Bernard Blier (Gaston), Jane Marken (tante Berthe), Lucien Nat (Charles), Héléna Manson (Simone), Nane Germon (Henriette), Mme O. de Revinsky (tante Emma)
Le Retour d'Antoine
Réalisation : Georges Lampin
Scénario & dialogues : Charles Spaak
Photo : Nicolas Hayer
Musique : Paul Misraki
Montage : Léonide Azar
Interprètes : François Périer (Antoine), Patricia Roc (le lieutenant Evelyne), Tanis Chandler (le capitaine Betty), Gisèle Préville (Lilian), Janine Darcey (Mary), Max Elloy (le barman)
Le Retour de Jean
Réalisation : Henri-Georges Clouzot
Scénario & dialogues : Henri-Georges Clouzot, Jean Ferry
Photo : Louis Page
Musique : Paul Misraki
Montage : Monique Kirsanoff
Décors : Max Douy
Interprètes : Louis Jouvet (Jean Girard), Monette Dinay (Juliette), Noël Roquevert (le commandant), Jean Brochard (l'hôtelier), Léo Lapara (Bernard), Maurice Schutz (le vieux), Jo Dest (l'Allemand), Louis Florencie (le commissaire), Georges Bever (le père de famille), Jeanne Pérez (la mère de famille), Cécile Dylma (la serveuse)
Le Retour de René
Réalisation : Jean Dréville
Scénario & dialogues :Charles Spaak
Photo : Nicolas Hayer
Musique : Paul Misraki
Montage : Claude Ibéria
Décors : Emile Alex
Interprètes : Noël-Noël (René), Madeleine Gérôme (la jeune veuve), Suzanne Courtal (la concierge), Jean Croué (oncle Hector), François Patrice (le trafiquant), Lucien Guervil (le vieux garçon), André Carnège (le colonel), Paul Azaïs (le capitaine), Jacques Mattler (le délégué), André Bervil (le barman)
Le Retour de Louis
Réalisation : Jean Dréville
Scénario & dialogues :Noël-Noël
Photo : Louis Page, Marcel Weiss
Musique : Paul Misraki
Montage : Boris Lewyn
Décors : Emile Alex
Interprètes : Serge Reggiani (Louis), Anne Campion (Elsa), Cécile Didier (Mme Froment), Elisabeth Hardy (Yvonne), Paul Frankeur (le maire), Léonce Corne (Virolet), André Darnay (l'instituteur), Lucien Frégis (l'épicier), Léon Larive (Jules)
Production : Jacques Roitfeld, Les Films Marceau
Sortie en France : 14 septembre 1949
Restauration 2K par TF1 Studio à partir des négatifs nitrate image et son français, avec le soutien du CNC et la participation de la Cinémathèque française. Travaux numériques et photochimiques réalisés par le laboratoire Hiventy en 2015.
Distribution : Les Acacias pour TF1 Studio
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