« C’est un film presque réaliste, pas un film de fantaisie, avec simplement cet animal un peu étrange. […] C’est la vraie vie, le vrai monde, pas quelque chose d’incroyable. » (Bong Joon-ho, Cahiers du cinéma n°729, janvier 2017) À chaque film de Bong Joon-ho, son "monstre". Ici il n’est pas celui que l’on croit. Avec (à peine) un degré d'anticipation, la multinationale Mirando – consonance très familière, donc – manipule génétiquement des cochons pour en faire de la "super viande", peu polluante et très rentable. Un must promis au succès. Mais c’était sans compter sur Mija, petite orpheline coréenne élevée par son grand-père paysan, qui veut garder auprès d’elle son amie animale, sa sœur, sa chimère affectueuse. Militante d’aucune cause sinon celle de la vie d’Okja, Mija se lance dans une folle odyssée pour ramener l’animal dans sa montagne.
Comme à son habitude, le cinéaste coréen entremêle les thèmes : fable sur la relation entre une enfant et un animal, charge contre les dérives d’un système capitaliste qui se cache derrière des slogans écoresponsables, dénonciation de l'industrialisation de la mise à mort animale et de la communication de masse… Superbement photographié par Darius Khondji, Okja est une fable teintée d’angoisse, un conte féroce sur les incohérences de son temps.
« Cette farce a le bon goût de jouer avec les codes du genre en mixant sans complexe les références cinématographiques : le double avec le combat des sœurs jumelles pour le leadership de l’entreprise familiale (Tilda Swinton, doublement performante), le savant fou (Jake Gyllenhaal, pitre comme jamais), le film d’action, la parabole antifasciste ou encore le conte à la manière de Miyazaki. Soit un habile conglomérat référentiel, comme un formidable pied de nez aux scénarios formatés des majors traditionnelles […]. Ultime provocation, Okja est aussi un film politique qui dénonce pêle-mêle les mœurs dévoyées des multinationales, la malbouffe et la marchandisation de la nature. À la fois mainstream et rebelle, ce monstre cinématographique est bien moins innocent qu’il n’y paraît au premier abord. » (Vincent Thabourey, Positif n°677-378, juillet/août 2017)
Okja
Corée du Sud, États-Unis, 2017, 2h01, couleurs, format 2.39
Réalisation :Bong Joon-ho
Scénario : Bong Joon-ho, Jon Ronson, d’après une histoire de Bong Joon-ho
Photo : Darius Khondji
Effets spéciaux : Jeff Brink, Park Kyung-soo
Effets visuels : Margaret Cardell
Musique : Jaeil Jung
Montage : Yang Jinmo
Décors : Lee Ha Jun, Kevin Thompson
Costumes : Choi Se-yeon, Catherine George
Production : Bong Joon-ho, Choi Dooho, Dede Gardner, Lewis Taewan Kim, Jeremy Kleiner, Seo Woo-sik, Ted Sarandos, , Kate Street Picture Company, Lewis Pictures, Plan B Entertainment, Netflix
Interprètes : Ahn Seo-hyun (Mija), Tilda Swinton (Lucy Mirando / Nancy Mirando), Sheena Kamal (la styliste), Michael Mitton (le maquilleur), Colm Hill (le journaliste britannique sarcastique), Kathryn Kirkpatrick (la journaliste épicurienne), Jose Carias (Señor Villacorta), Giancarlo Esposito (Frank Dawson), Jake Gyllenhaal (Johnny Wilcox), Nancy Bell (la vieille journaliste), Lee Jeong-eun (la femme en fauteuil roulant / la voix d'Okja), Yun Je-mun (Mundo Park), Shirley Henderson (Jennifer)
Présentation au Festival de Cannes : 19 mai 2017
Sortie Netflix : 28 juin 2017
Sortie en Corée du Sud : 29 juin 2017
Ce film est classé plus de 13 ans sur Netflix
Ayant-droit : Netflix
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