Le 25 avril 1974, l’armée portugaise renverse le régime de Marcelo Caetano, issu de la dictature de Salazar, afin de rétablir la démocratie. Deux chansons de Paulo de Carvalho et Zeca Afonso donnent le signal : le coup d’État est en cours. Tout bascule en quelques heures, le Premier ministre Caetano est contraint de quitter le pouvoir et s’exile. La révolution est pacifique. Le MFA (Mouvement des Forces armées), né au sein même de l’armée nationale, est constitué d’officiers en désaccord avec la politique coloniale menée en Angola et qui portent – ainsi que tous les conjurés – un œillet à la boutonnière. Les militaires sont soutenus par la population exaltée ; ils mettent ainsi ensemble un terme à quarante-huit ans de dictature.
Au cœur du mouvement cinématographique qui accompagne la révolution des Œillets, le Collectif des Travailleurs du Secteur Cinématographique. Envoyant sur le terrain plusieurs équipes et des dizaines de techniciens, le collectif interroge les citoyens et les soldats et filme la démocratie en marche. Des images puissantes, un témoignage essentiel. Jusque-là muselé par le régime de Salazar, le cinéma social et politique reprend la place qui aurait dû être la sienne et assume son véritable pouvoir. Documentaire, comme Deus Pátria Autoridade de Rui Simões, ou fictions, comme O funeral do patrão d’Eduardo Geada ou Os demónios de Alcácer-Kibir : l’année 1975 est éminemment politique pour le cinéma portugais.
« La période du 25 avril au 1er mai 1974 illustre l’action militaire et les mouvements de rue qui conduiront au démantèlement de l’appareil social et politique du fascisme. Parallèlement, une analyse des principaux événements qui, à partir du 28 mai 1926, ont contribué à la consolidation de la machine corporative inspirée par Salazar, souligne les attitudes de résistance populaire ou d’opposition armée pendant quarante-huit ans. Dans cette démarche d’analyse des causes qui ont conduit à la chute du consulat de Marcelo Caetano, ce documentaire témoigne d’un habile travail de montage, avec de précieux documents iconographiques sur l’aube de la révolution des Œillets. » (José de Matos-Cruz, Anos de abril. Cinema Portugês 1974-1982, Instituto Português de Cinema)
Les Fusils et le Peuple (As Armas e o Povo)
Portugal, 1975, 1h21
Réalisation : Collectif des Travailleurs du Secteur Cinématographique
Montage : Monique Rutler (non créd.)
Production : Collectif des Travailleurs du Secteur Cinématographique
Interprètes : Fernando Balsinha, Adelino Gomes, Júlio Isidro (les narrateurs), et Álvaro Cunhal, Francisco Pereira de Moura, Nuno Teotónio Pereira, Glauber Rocha, Mário Soares
Exclusivité Institut Lumière
Restauration 4K à partir des négatifs originaux conservés à la Cinemateca Portuguesa. Étalonnage numérique à partir d'une copie de distribution comme référence.
Restauration proposée par la Cinemateca Portuguesa
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