Né en 1922 à Chiraz, dans une famille d’intellectuels, Ebrahim Golestan grandit au contact de l’art et de la littérature. Après des études de droit, il travaille pour un consortium pétrolier, composé, entre autres, par Shell, Esso, Mobil et Texaco. Il tourne des images pour les chaînes américaines NBC et CBS, ainsi que des films industriels et éducatifs, en leur apportant un regard singulier. Parallèlement, il voit ses premières nouvelles publiées (il traduira également Shakespeare, Hemingway, Faulkner ou Mark Twain).
À la fin des années 50, séduit par le documentaire Anz Ghatreh Ta Darya (D’une goutte à la mer), le documentariste britannique Arthur Elton, réussit à convaincre le consortium pétrolier de donner à Golestan les moyens de créer sa propre maison de production : c’est la naissance de Golestan Film, première société de production indépendante iranienne. Produisant documentaires et fictions, elle contribuera à l’histoire du cinéma national. Elle permettra entre autres à la poétesse Forough Farrokhzad de tourner La maison est noire (1963).
Pionnier du cinéma d’auteur iranien, le « lion », selon les mots de Jonathan Rosenbaum, capte dans ses films les manifestations humaines, entre prose et poésie. Dans Les Collines de Marlick (dont la genèse est liée à la découverte archéologique d’une série d'art primitif), le cinéaste filme les rapports entre passé et présent, entre l’homme et l’art. À la manière de Chris Marker, Ghislain Cloquet et Alain Resnais dans Les statues meurent aussi, il insuffle vie aux objets inanimés. Entre métaphore politique et allégorie philosophique, Les Collines de Marlick explore les sols iraniens à la recherche de racines : « Cette année, l’année dernière, il y a des milliers d’années… »
« Les films de Golestan ont en commun […] une force viscérale qui tient à l’esprit qui les anime, de l’intuition, de l’énergie, un peu de roublardise, mais au finale, et surtout, beaucoup de respect. » (Stéfani de Loppinot, Cinéma 07, printemps 2004).
Au milieu des années 70, Ebrahim Golestan abandonnera le cinéma, mais aussi son pays, en s’installant au Royaume-Uni, quelques années avant la révolution de 1979.
Les Collines de Marlik (Tappe-haye Marlik)
Iran, 1963, 15min, couleurs
Réalisation & scénario : Ebrahim Golestan
Photo : Soleiman Minassian
Musique : Morteza Hannaneh
Montage : Ebrahim Golestan
Production : Golestan Film
Avec : Ebrahim Golestan (le narrateur)
Exclusivité Institut Lumière
Restauration par Ecran Noir Productions et la Fondazione Cineteca di Bologna au laboratoire L’Immagine Ritrovata en 2019, à partir de pellicules originales 35mm conservées par Ebrahim Golestan, les Archives nationales cinématographiques d’Iran et la Cinémathèque française, grâce au soutien de Madame Mahrokh Eshaghian et de Genoma Films.
Restauration proposée par Ecran Noir Productions
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