Récompensé par un Lion d'or à la Mostra de Venise, Le Passage du Rhin est un film important pour son réalisateur. Fresque couvrant la guerre, l’Occupation, la Libération et surtout les rapports franco-allemands, le film n’est pas du goût de tous. Au vu de la réception critique des films de Cayatte, il ne pouvait en être autrement.
La guerre n’était peut-être finalement qu’un prétexte pour traiter de la question du déterminisme. Deux hommes d’horizons opposés, tous les deux prisonniers de guerre, sont en quête de liberté. Pour l’un, journaliste engagé, il est nécessaire de s’évader, de combattre, de rejoindre celle qu’il aime, de lutter contre l’injustice. Pour l’autre, homme modeste qui ne s’intéresse pas à la politique, il s’agit de choisir sa vie, quitte à abandonner sa famille, son métier, son pays et de s’installer dans celui de l’ennemi. Les voies semblaient tracées : le premier avait tout pour mener une existence forte, hors des sentiers battus, et le second, devait se contenter d’une vie routinière. Mais le destin de ces deux personnages sera tout autre.
Le critique Pierre Billard souligne le changement de ton : « L’avocat oublie sa cause en cours de plaidoirie et le film y gagne un peu de vérité et de chaleur humaine. » (L’Express, 10 novembre 1960). Pas de lyrisme cependant, le cinéaste garde sa réserve naturelle. « Tout au fond de l’esprit d’André Cayatte semblent s’opposer le juriste redresseur de torts de Justice est faite et du Dossier noir, et le romantique invétéré des Amants de Vérone. L’objectivité de Simone de Beauvoir, qui doit collaborer à son prochain film, ne sera pas de trop pour compenser une fougue aussi désordonnée, toujours à la recherche de son point d’application, mais qui force l’estime par son refus des conventions établies. » (Louis Marcorelles, Cahiers du cinéma n°115, janvier 1961)
Le Passage du Rhin
France, Italie, République fédérale d’Allemagne, 1960, 2h05, noir et blanc, format 1.37
Réalisation : André Cayatte
Scénario :André Cayatte, Armand Jammot, Pascal Jardin, Maurice Aubergé
Dialogues : Maurice Aubergé
Photo : Roger Fellous
Musique : Louiguy
Montage : Boris Lewyn
Décors : Robert Clavel
Production : Ralph Baum, Franco London Films, Société des Films Gibe, UFA
Interprètes : Charles Aznavour (Roger), Nicole Courcel (Florence), Georges Rivière (Jean), Cordula Trantow (Helga), Betty Schneider (Alice), Georges Chamarat (le père d'Alice), Jean Marchat (Delmas), Colette Régis (la mère d'Alice), Alfred Schieske (Kessler), Yves Barsacq (Jacques), Nerio Bernardi (Rodier)
Sortie en France : 4 novembre 1960
Restauration Gaumont au laboratoire Eclair, scan 2K, restauration 2K, avec la participation du CNC.
Distribution : Gaumont
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