Il aura fallu que deux grands studios, Twentieth Century Fox et Warner s’associent pour que voie le jour un des films-catastrophe les plus emblématiques. L’entreprise de John Guillermin et Irwin Allen est démentielle : deux ans de préparation, huit mois de tournage, un budget de quatorze millions de dollars, plus de soixante cascadeurs, plus de cinquante plateaux de tournage… et un gigantesque incendie qui, bien que supervisé par des spécialistes du feu, inquiètera jusqu’au bout les compagnies d’assurance. La distribution est à la mesure du grand spectacle : Steve McQueen, Paul Newman et Faye Dunaway partagent l’affiche avec quelques stars du vieil Hollywood, comme William Holden et Fred Astaire.
Alors que les trois cents invités sont bloqués par les ascenseurs hors service, que le vent empêche l’intervention des hélicoptères, les caractères, face à l’adversité, se révèlent, entre lâcheté et héroïsme. Alternant scènes d’actions (réalisées par Irwin Allen) et histoires individuelles, La Tour infernale offre une montée dramatique intense et soutenue.
Avec ses trois Oscars, le film est un triomphe populaire. Mais comme le souligne Olivier Eyquem, si La Tour infernale s’inscrit clairement dans le genre catastrophe, il est tout de même le premier film à « affirmer une vocation polémique et à présenter en guise de conclusion l’esquisse d’un contre-projet permettant d’éviter de nouvelles catastrophes ». (Positif n° 179, mars 1976). Car cet incendie, à l’inverse d’un tremblement de terre ou d’un raz-de-marée, était évitable.
« Ballets d’hélicoptères, fantastique installation d’une navette à une personne entre deux gratte-ciel, ruées de pompiers, dévouement individuel des "soldats du feu", révélation des personnalités, nous verrons tout, retrouvant le sens de ce que l’on appelle, parfois, du "cinoche". Car c’est du cinoche et du vrai. Parce que les auteurs, et j’y compterai jusqu’au dernier machiniste, ont cru à leur travail et l’ont fait avec un sens de l’efficacité qui est payant de bout en bout. » (Guy Allombert, La Revue du cinéma / Image et son n°295, avril 1975)
La Tour infernale (The Towering Inferno)
États-Unis, 1974, 2h45, couleurs, format 2.35
Réalisation : John Guillermin (et Irwin Allen)
Scénario : Stirling Silliphant, d’après les romans La Tour de Richard Martin Stern et L’Enfer de verre de Thomas N. Scortia et Frank M. Robinson
Photo : Fred J. Koenekamp
Effets spéciaux : L.B. Abbott
Musique : John Williams
Montage : Carl Kress , Harold F. Kress
Décors : William J. Creber
Costumes : Paul Zastupnevich
Production : Irwin Allen, Twentieth Century Fox, Warner Bros.
Interprètes : Steve McQueen (Michael O'Hallohan), Paul Newman (Doug Roberts), William Holden (James Duncan), Faye Dunaway (Susan Franklin), Fred Astaire (Harlee Claiborne), Susan Blakely (Patty Simmons), Richard Chamberlain (Roger Simmons), Jennifer Jones (Lisolette Mueller), O.J. Simpson (Jernigan, le chef de la sécurité), Robert Vaughn (le sénateur Gary Parker), Robert Wagner (Dan Bigelow), Susan Flannery (Lorrie), Sheila Mathews (Paula Ramsay), Norman Burton (Will Giddings), Jack Collins (le maire Ramsay)
Sortie aux États-Unis : décembre 1974
Sortie en France : 5 mars 1975
Restauration numérique
Distribution : Warner Bros.
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