D’abord comédien de théâtre sous la direction d’Ingmar Bergman, mais également romancier, scénariste et critique de cinéma, Bo Widerberg est considéré comme le chef de file de la Nouvelle Vague suédoise avec Le Péché suédois (1963) et Le Quartier du Corbeau (1963). Son cinéma, à la différence de celui de Bergman et de sa verticalité dans sa façon d’appréhender ses sujets, se veut horizontal, tourné frontalement vers les hommes. Il s’intéresse aux problèmes sociaux et puise son inspiration dans les luttes quotidiennes.
Évoquant la grande Histoire à travers la petite, La Beauté des choses révèle les traumatismes de son époque, tel que l’impassibilité de la Suède durant la Seconde Guerre mondiale qui apparaît en arrière-plan, ainsi que l’incident du sous-marin Ulven, qui tourmenta le pays.
Dans cet ultime film, récompensé par l’Ours d’argent au Festival de Berlin en 1996, Bo Widerberg met en scène son propre fils adolescent dans le rôle principal de cette chronique sur l’éveil amoureux. Stig est un jeune homme qui découvre la sensualité aux côtés de sa professeure Viola. Le lien étrange et complexe qu’il tisse avec l'époux de celle-ci fait naître en lui à la fois une réflexion sur la vieillesse et un éveil politique et moral.
Cinéaste de l’intime, Bo Widerberg achève sa carrière en développant un érotisme chez lui inhabituel.
« De Haendel à Mahler, la musique classique joue un rôle, complexe dans cette œuvre ultime ; elle n’est pas seulement rapportée à l’amour, mais aussi à la politique (le Requiem de Brahms est chanté en allemand, langue des bourreaux), et même à la complexité des rapports entre les personnages : le mari trompé initie son rival adolescent à l’amour de la grande musique. » (Philippe Roger, Jeune Cinéma n°384, décembre 2017)
La Beauté des choses (Lust och fägring stor)
Danemark, Suède, 1995, 2h10, couleurs, format 1.66
Réalisation & scénario : Bo Widerberg
Photo : Morten Bruus
Musique : Georg Friedrich Haendel, Ludwig van Beethoven, Gustav Mahler, Piotr Illich Tchaikovski, Johann Sebastian Bach
Montage : Bo Widerberg
Décors : Palle Arestrup
Costumes : Renette Bengtsson, Åsa Broms, Lotta Petersson, Birthe Qualmann, Nicklas Östergren
Production : Per Holst, Per Holst Filmproduktion
Interprètes : Johan Widerberg (Stig), Marika Lagercrantz (Viola), Tomas von Brömssen (le mari de Viola), Karin Huldt (Lisbet), Nina Gunke (la mère de Stig), Björn Kjellman (Sigge), Kenneth Milldoff (le père de Stig), Frida Lindholm (Olga)
Sortie en Suède : 3 novembre 1995
Sortie au Danemark : 19 janvier 1996
Projection au festival de Berlin : 26 février 1996
Exclusivité Institut Lumière
Restauration 2K menée par Nordisk et Malavida, distributeur du film. La version sous-titrée français et le DCP ont été réalisés par Titra Film pour Malavida.
Restauration proposée par Malavida Ressortie en salles au deuxième trimestre 2020.
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