C’est auréolé du succès de All about Eve que Joseph L. Mankiewicz tourne l’année suivante en Turquie L’Affaire Cicéron et signe ainsi sa dernière collaboration contractuelle avec la Twentieth Century-Fox. Par la suite, il cherchera davantage d’indépendance et de liberté.
Basé sur une histoire vraie, romancée par L. C. Moyzisch, attaché à l’ambassade d’Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale - et interprète dans le film du rôle d’Oscar Karlweis -, le film raconte l’histoire invraisemblable du valet de l’ambassadeur anglais à Ankara, alors en possession des secrets de l’opération Overlord. « Mankiewicz renvoie dos à dos Anglais et Allemands, méprisant le nazisme de ces derniers et l’inconscience des premiers. » (Patrick Brion, Joseph L. Mankiewicz, éd. de La Martinière)
Darryl F. Zanuck, producteur du film, en surveille de près la préparation et rédige la note suivante : « Le héros de notre histoire doit être Cicéron, l’espion. (…) C’est un personnage apolitique. Il n’a aucune haine pour l’Allemagne, ni non plus d’amour. Il n’en veut à personne. Nous devons montrer que ce personnage n’a ni animosité, ni frustration, ni désir de vengeance. Il n’a qu’un désir, qu’une ambition : gagner assez d’argent pour pouvoir se retirer. » (cité par Patrick Brion, op. cit.). À l’image d'autres titres du cinéaste, L’Affaire Cicéron décrit des rapports de classe et dépeint le combat d’un homme qui cherche à profiter de la situation pour s’élever dans la hiérarchie sociale.
Dans un éblouissant jeu de dupes, le réalisateur entrecroise les histoires scénarisées par le grand Michael Wilson. « La beauté de L’Affaire Cicéron est de travailler sur ce principe des récits croisés tout en maintenant une pureté de lignes qui ne donne que plus de force à leurs points de jonction, de rupture. » (Vincent Amiel, Positif, n°305-306, juillet-août 1986)
L’Affaire Cicéron (5 Fingers)
États-Unis, 1952, 1h48, noir et blanc, format 1.37
Réalisation : Joseph L. Mankiewicz
Scénario : Michael Wilson d’après le roman éponyme de L.C. Moyzisch
Photo : Norbert Brodine
Musique : Bernard Herrmann
Montage : James B. Clark
Décors : Thomas Little, Walter M. Scott
Costumes : Charles LeMaire
Production : Otto Lang, Twentieth Century Fox
Interprètes : James Mason (Ulysses Diello/Cicéron), Danielle Darrieux (la comtesse Anna Staviska), Michael Rennie (Colin Travers), Walter Hampden (sir Frederic Taylor), Oskar Karlweis (Ludwig C. Moyzisch), Herbert Berghof (le colonel von Richter), John Wengraf (le comte Franz von Papen), A. Ben Astar (Siebert), Roger Plowden (Keith MacFadden), Michael Pate (Morrison), Ivan Triesault (Steuben), Hannelore Axman (le secrétaire de von Papen), David Wolfe (Da Costa), Lawrence Dobkin (Santos)
Sortie aux États-Unis : 22 février 1952
Sortie en France : 20 juin 1952
Exclusivité Institut Lumière
Restauration 4k de 2019 par Technicolor pour 20th Century-Fox et Swashbuckler Films à partir des négatifs originaux 35mm
Distribution : Swashbuckler Films. Ressortie en salles le 6 novembre 2019.
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