Billetterie

Buongiorno, notte

de Marco Bellocchio , Italie , 2003

Rome, 1978. Chiara (Maya Sansa), jeune terroriste engagée dans la lutte armée, est impliquée dans l’enlèvement et la séquestration d’Aldo Moro (Roberto Herlitzka). À travers ses yeux – parfois égarés, souvent apeurés, consciemment ou inconsciemment aveugles face à la réalité qui l’entoure – se dessine l’univers complexe des « années de plomb ». Sa foi absolue dans la révolution l’emprisonne dans les rituels de la clandestinité.

 

BUONGIORNO-NOTTE

 

Avec Buongiorno, notte – commandé par la Rai Cinema –, Marco Bellocchio interroge un pan dramatique de l’histoire italienne : l’enlèvement et l'exécution d’Aldo Moro en 1978. Le Prisonnier, ouvrage d’Anna Laura Braghetti, sera l’une de ses références les plus importantes pour l’écriture du scénario.

Alors que dès son premier film, Les Poings dans les poches (1965), il pressentait le drame qui se nouait dans son pays, Marco Bellocchio met ici en scène un événement traumatique réel. Dans les deux films, les enfants exécutent les parents. Dans Buongiorno, notte, le propre fils du réalisateur, Pier Giorgio Bellocchio, interprète l’un des terroristes qui éliminera Aldo Moro, figure d’un père symbolique, celui de la démocratie chrétienne.

Sans prendre parti et en évitant toute forme de manichéisme, le réalisateur mêle fiction et chronique, grâce aux images d’archives TV. Dans l’appartement qui fait office de prison, la télévision permet de sortir du huis clos et de restituer le climat politique de l’époque. « J’ai fait un film ; qui ira le voir y cherche, et peut-être y trouve, je crois, émotion, implication. Et non un raisonnement historique, politique. » (Marco Bellocchio, La Repubblica, 15 septembre 2003)

Inspiré d’un vers d’Emily Dickinson, « Good morning midnight », le titre suggère ce passage du jour à la nuit et laisse entendre que l’assassinat d’Aldo Moro a fait basculer le pays dans un régime plus radical. « Je voulais le représenter comme un rite quasi funèbre. Vers la fin du film tout s’accentue et devient une représentation d’une liberté possible mais en référence à aujourd’hui, à 2003. » (Marco Bellocchio, Positif n°516, février 2004)

Multi récompensé, le film met toutes les parties d’accord à sa sortie : il raconte l’échec d’une génération et d’une utopie extrême. « Bellocchio ne travaille le mythe que pour proposer ce lien d’affectabilité aux spectateurs. Il montre avec compassion la passabilité de ceux qui vont commettre l’irrémédiable, comme pour changer quelque chose (de notre avenir) sans rien changer (de ce qui a eu lieu). » (Laurence Giavarini, Cahiers du cinéma n°589, avril 2004)

Buongiorno, notte
Italie, 2003, 1h45, couleurs & noir et blanc, format 1.85

Réalisation & scénario : Marco Bellocchio,
Photo : Pasquale Mari
Musique : Riccardo Giagni     
Montage : Francesca Calvelli
Décors : Marco Dentici
Costumes : Sergio Ballo
Production : Marco Bellocchio, Sergio Pelone, Filmalbatros, Rai Cinema
Interprètes : Maya Sansa (Chiara), Luigi Lo Cascio (Mariano), Pier Giorgio Bellocchio (Ernesto), Giovanni Calcagno (Primo), Paolo Briguglia (Enzo), Roberto Herlitzka (Aldo Moro)

Présentation à la Mostra de Venise : 4 septembre 2003
Sortie en Italie : 5 septembre 2003
Sortie en France : 4 février 2004

Numérisation par le Centro Sperimentale de Rome

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT di 13 21h - Pathé Bellecour
En présence de Luc Jacquet

Icone Billet 17ACHAT  ma 15 17h - Comœdia
En présence de Marco Bellocchio

 

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