Billetterie

Jardins de pierre

Gardens of Stone

de Francis Ford Coppola , États-Unis , 1987

Fin des années 60. Au cimetière militaire d’Arlington, on enterre Jackie Willow (D.B. Sweeney), tué au Viêt-nam. Quelques mois plus tôt, il était affecté à l’unité de parade de Washington en charge de ce lieu et de ses innombrables enterrements. À son arrivée, le sergent Clell Hazard (James Caan), vétéran de la guerre de Corée, avait pris sous son aile cette jeune recrue, fils d’un ancien compagnon d’armes. Le "bleu" rêvait de combat, d'héroïsme et de médailles. Hazard essayait de lui ouvrir les yeux sur le bourbier vietnamien…

 

JARDINS-DE-PIERRE

 

À quelques mois d’écarts sortent sur les écrans trois films sur la guerre du Viêt-nam : Platoon d’Oliver Stone, Full Metal Jacket de Stanley Kubrick et Jardins de pierre de Francis Ford Coppola. Si l’action des deux premiers se déroulent sur le front, Coppola prend du recul : il a déjà traité du combat huit ans plus tôt avec Apocalypse Now, Jardins de pierre se déroulera sur le sol américain. Le combat est hors champ, mais la guerre hante bien le film, avalant les vies de ces corps qui parviennent à Arlington. La pudeur de ce film « sur le Viêt-nam sans le Viêt-nam » ouvre la voie à une certaine humanité.

Car c’est un film sur la transmission, la relation mentor/élève, tenant ici finalement d’une relation père spirituel/fils. Hazard voit en Willow celui qu’il était plus jeune : volontaire, fougueux, sûr de la légitimité du conflit dans lequel est engagé son pays. Mais ce vétéran de Corée qui a déjà fait plusieurs séjours sur le front ne souhaite désormais qu’une chose : former les plus jeunes et les alerter. Plaçant son action – et sa première scène – au milieu des stèles de pierre, Coppola ouvre également une méditation sur le deuil. La situation du cinéaste au moment du tournage (il perd brutalement son fils Gio, avec qui il travaillait, dans un accident) en fait un film à l’écho très personnel.

À cette époque, Coppola étudie depuis des années le théâtre japonais. Pour lui, l’émotion vient d’un ensemble (image, musique…) et non pas seulement du jeu des acteurs. À travers son film, et à la manière du kabuki, il veut « transmettre l’émotion du rituel militaire ». Jardins de pierre est sans doute l’un des films les plus originaux sur la guerre du Viêt-nam ; Coppola adapte sa mise en scène à la sobriété de son sujet, et choisit le classicisme. « De tous ses films, c’est le plus classique, un pur exercice de style fordien, qui récupère du cinéma de Ford toute sa pudeur, toute sa lucidité historique, et cette capacité à révéler la vérité de la guerre en restant arrimé à la sphère la plus intime. Par quelle idée sont animés les militaires de Jardins de pierre ? Par une certaine idée de la guerre, pure projection fantasmatique, qui dissimile en fait une certaine idée qu’ils se font de l’action. Comme chez Ford, ne pas agir, rester cantonné au bataillon de parade, n’être qu’un soldat d’opérette privé du plaisir de jouer un rôle dans l’Histoire, est une humiliation. » (Murielle Joudet, in Francis Ford Coppola, Capricci)

Jardins de pierre (Gardens of Stone)
États-Unis, 1987, 1h51, couleurs, format 1.85

Réalisation :Francis Ford Coppola
Scénario 
: Ronald Bass, d’après le roman Gardens of Stone de Nicholas Proffitt
Photo : Jordan Cronenweth
Effets spéciaux : John Frazier
Musique : Carmine Coppola ; The Doors, Marvin Gaye, The Seekers
Montage : Barry Malkin
Décors : Dean Tavoularis
Costumes : Willa Kim, Judianna Makovsky
Production : Michael I. Levy, Francis Ford Coppola, ML Delphi Premier Productions, TriStar Pictures, Zoetrope Studios
Interprètes : James Caan (sergent Clell Hazard), Anjelica Huston (Samantha Davis), James Earl Jones ("Goody" Nelson), D.B. Sweeney (Jackie Willow), Dean Stockwell (Homer Thomas), Mary Stuart Masterson (Rachel Feld), Dick Anthony Williams (Slasher Williams), Lonette McKee (Betty Rae), Sam Bottoms (lieutenant Webber), Elias Koteas (Pete Deveber), Laurence Fishburne (Flanagan), Casey Siemaszko  (Wildman), Peter Masterson (colonel Feld), Carlin Glynn (Mrs. Feld), Erik Holland (colonel Godwin)

Sortie aux États-Unis : 8 mai 1987
Sortie en France : 6 janvier 1988

Distribution : Park Circus

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT di 13 16h15 - Pathé Bellecour
En présence de Philippe Le Guay

Icone Billet 17ACHAT  ma 15 16h - Cinéma Opéra
En présence de Régis Wargnier

Icone Billet 17ACHAT  me 16 14h15 - Comœdia

 

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