Posté le 14.10.2019 à 16h00
Co-fondateur avec Jean-Pierre Gardelli de la société de distribution et d’édition Carlotta Films, Vincent Paul-Boncour reçoit le prix Raymond Chirat cette année. Ce prix récompense un écrivain-historien-chercheur en histoire du cinéma.
Que représente pour vous de recevoir le prix Raymond Chirat ?
Avec Carlotta, on est heureux et fiers. Ce prix souligne tout le travail accompli depuis plus de 20 ans sous toutes les formes : dvd, festival, blu ray… Ce qui nous anime, c’est de faire exister au quotidien, et partout, les films de l’histoire du cinéma. Ce prix représente tout cela. C’est une joie de le recevoir !
Quelle définition donnez-vous à votre métier ?
Il y a le fameux mot de Serge Daney qui parle de "passeur", être des passeurs, transmettre la cinéphilie sous toutes ses formes, le goût et l’envie au plus grand nombre, et pas seulement aux cinéphiles, voilà mon métier ! C'est la découverte permanente des grandes pages du cinéma mondial, aller chercher de nouveaux publics, de nouvelles générations, sur tous les horizons. Il faut constamment travailler sur les grands cinéastes fondateurs comme sur les réalisateurs plus secrets.
Comment voyez-vous votre profession dans vingt ans ?
Quel que soit l'avenir, la salle du cinéma durera et pas seulement dans les festivals, comme le dvd perdurera sur le marché du patrimoine grâce à la notion d’objet. Notre travail sera toujours le même : créer le désir auprès du spectateur. Et, ce qui est capital au coeur de ce surplus d’images disponibles partout, c'est l'aspect de guide, d'accompagnateur, de prescripteur que nous pouvons avoir. C'est une des grandes spécificités qui rendra notre métier pérenne.
Propos recueillis par Virginie Apiou