Posté le 05.09.2019 à 17H
Gros plan sur André Cayatte dont de nombreux films seront montrés dans des copies neuves proposées par Gaumont pour Lumière 2019.
André Cayatte avec Bourvil et Michèle Morgan sur le tournage du Miroir à deux faces, en 1958
Une rétrospective organisée en collaboration
avec Gaumont ainsi que Pathé, TF1 Studio et Splendor
On l’a appelé le « vieux terrible » du cinéma français : « Je suis un égoïste qui, pour ne pas souffrir, voudrait une société de gens heureux ! » disait André Cayatte, entré dans la réalisation presque par hasard alors qu’il menait tambour battant une carrière d’avocat à la Cour de Paris. De cette origine lui vient cette ferveur à défendre des causes, souvent à contre-courant de la pensée de son époque ce qui le réduira longtemps à la seule réputation d’être un cinéaste réalisant des « films à thèse ».
André Cayatte est pourtant l'homme d’un cinéma passionné et convaincu, en guerre contre la censure et la bonne société des années cinquante et soixante. Lauréat d’un Lion d’or à Venise (pour Le Passage du Rhin en 1960), d’un Ours d’or à Berlin (Justice est faite en 1950), du Prix du Jury à Cannes (Nous sommes tous des assassins en 1952) et de nombreuses autres récompenses, son cinéma était aussi très populaire.
Justice est faite (1950) | Nous sommes tous des assassins (1952) |
« Je suis un homme qui a horreur de tout ce qui est conventionnel et de toutes les règles et les modes. » Le « courage social » de Cayatte fait école, comme l’a écrit André Bazin : « Il n’est pas douteux que des films comme Justice est faite et Nous sommes tous des assassins ont infléchi la production française. » D’une sincérité totale, Cayatte se bat contre la peine de mort, la délation, pour la présomption d’innocence, la liberté, la jeunesse et le non-conformisme. Amateur de littérature et de poésie, il fréquente dans sa jeunesse les surréalistes et Jean Cocteau, qui écrit dans la revue Transit, qu'il a fondée.
Une rétrospective Cayatte, c’est aussi un bel hommage à ses scénaristes dont Charles Spaak, c’est la visite à une troupe de comédiens dont Paul Frankeur, Bernard Blier, Mouloudji, Noël Roquevert ou le méconnu Antoine Balpêtré...
En octobre, le festival Lumière proposera une visite de son oeuvre à travers une large sélection de films, pour la plupart en copies neuves.
Photographie d'André Cayatte par Sam Levin pour Unifrance, 1954
Les films de la rétrospective
La Fausse maîtresse (1942, 1h25)
Pierre et Jean (1943, 1h13)
Le Dernier sou (1943, 1h30)
Les Amants de Vérone (1949, 1h43)
Retour à la vie (1949, 2h)
Justice est faite (1950, 1h47)
Nous sommes tous des assassins (1952, 2h11)
Avant le déluge (1954, 2h20)
Le Dossier noir (1955, 1h55)
Œil pour œil (1957, 1h54)
Le Miroir à deux faces (1958, 1h36)
Le Passage du Rhin (1960, 2h05)
Piège pour Cendrillon (1965, 1h55)
Les Risques du métier (1967, 1h45)
Mourir d'aimer (1971, 1h53)
Découvrir les films de la rétrospective ici