Billetterie

Un cœur en hiver

de Claude Sautet , France , 1992

Stéphane (Daniel Auteuil) et Maxime (André Dussollier), amis depuis toujours, travaillent ensemble dans l’atelier de lutherie de Maxime. Si ce dernier est un homme accompli, volubile et avenant, Stéphane est introverti, totalement captif de son métier. Maxime annonce à Stéphane qu’il est tombé amoureux d’une cliente, Camille (Emmanuelle Béart) et qu’ils vont s’installer ensemble. Mais la jeune violoniste est intriguée par le comportement de Stéphane, qui se met à assister à ses enregistrements, tout en restant avec elle distant et d’une froideur troublante.

 

UN-COEUR-EN-HIVER

 

« Peu de gens seraient amoureux si on ne leur avait jamais parlé d’amour. » Pour Claude Sautet, cette maxime de La Rochefoucauld pourrait être celle de Stéphane, héros de glace d’Un cœur en hiver. Librement inspiré par La Princesse Mary, chapitre d’Un héros de notre temps de Mikhaïl Lermontov, publié dans les années 1840, le film décrit un homme qui se croit incapable d’amitié et d’amour, et qui par jalousie, détruit l’histoire d’amour de celui qui le considère comme un ami, en se faisant aimer de celle qu’il aime, avant de l’humilier.

Claude Sautet explore ici la vie intérieure d'un de ses personnages solitaires et retirés du monde, inaugurés dans Quelques jours avec moi. Mais le Martial introverti du film précédent est devenu un cas pathologique.

Au départ, Stéphane est manipulateur, mauvais et pervers. Au fil du scénario, l'insensible devient la victime de ses propres agissements, celui qui passe sciemment à côté de sa vie et de l’amour. Mais ce personnage, perçu comme égoïste, sera pourtant finalement capable du geste le plus altruiste du film. Dans une scène poignante – et novatrice pour le cinéma français –, Stéphane accepte d’abréger les souffrances de Lachaume, son maître malade, la seule personne qu’il croit aimer. Ce geste s’avère être une libération pour lui. De façon symbolique, et contrairement aux traditions, il ouvre en grand les fenêtres de la maison au petit matin.

Dans ce film en demi-teintes, la direction d’acteurs de Sautet est à son sommet. Daniel Auteuil, à qui le cinéaste avait ouvert la voie des rôles dramatiques, réussit, avec une parfaite sobriété, le subtil mélange entre froideur apparente et sensualité contenue.
« Si l’on peut parler de "magie invisible", c’est bien à propos de ce film qui se tient, presque sans défaillance, sur la note la plus haute atteinte par un cinéaste dont les exigences n’ont jamais été aussi grandes. » (Dominique Rabourdin et N. T. Binh, Sautet par Sautet, éd. de La Martinière)

Un cœur en hiver
France, 1992, 1h45, couleurs (Fujicolor), format 1.66

Réalisation : Claude Sautet
Scénario 
: Claude Sautet, Jacques Fieschi, Jérôme Tonnerre, avec la collaboration de Yves Ulmann
Photo : Yves Angelo
Musique : Philippe Sarde ; Maurice Ravel
Montage : Jacqueline Thiédot
Décors : Christian Marti
Costumes : Corinne Jorry
Production : Philippe Carcassonne, Jean-Louis Livi, Film Par Film, Cinéa, Orly Films, SEDIF, Paravision International, D.A. Films, FR 3 Cinéma
Interprètes : Daniel Auteuil (Stéphane), Emmanuelle Béart (Camille), André Dussollier (Maxime), Élisabeth Bourgine (Hélène), Brigitte Catillon (Régine), Maurice Garrel (Lachaume), Myriam Boyer (Mme Amet), Stanislas Carré de Malberg (Brice), Jean-Luc Bideau (Ostende)

Sortie en France : 2 septembre 1992

Restauration par Studiocanal en 2013
Distribution : Les Acacias

 

Séances
Icone Billet 17ACHAT di 13 18h - Bron
En présence de Daniel Auteuil

Icone Billet 17ACHAT  lu 14 15h - Pathé Bellecour
En présence de Daniel Auteuil

Icone Billet 17ACHAT  je 17 21h45 - Lumière Fourmi
En présence de Jean-Paul Salomé

 

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